H

 

 

halva

 

Pour eux on confectionnait de la pâte d’amandes, on tuait des chèvres pour la viande, et la bonne odeur du halva au beurre emplissait le quartier du matin au soir.

Bhairava Prasad Gupta

Gange, ô ma mère

Années 1920,

“ Halva El Aroussa – Production Joseph De Paz – Halva & Rahat Loukoum – Marque Déposée L'EGYPTIENNE” .

hopje

 

Un soldat entra, posa son béret sur la table centrale, s’accroupit, défit les lacets de ses chaussures, se redressa, sortit de sa poche une poignée de bonbons acidulés et de Hopjes hollandais. Il s’assit sur un tabouret de fer et se mit à les disposer avec soin sur la table centrale, en triangle, en losange, puis en carré arabe. Il ne m’avait pas vu. Il est vrai que je ne souhaitais guère parler. Je m’étais allongé et je tenais un mouchoir sur la bouche.

                       “ Cric, crac, croc, chuchotait-il en martelant les syllabes. Ri-go-la, ri-go-lo. ”  Puis il dépliait le papier blanc d’un Hopje, portait à sa bouche le petit cube de café noir et amer, et, l’air absent, continuait à déplacer ses bonbons sur un damier imaginaire en martelant : “ Cric, crac, croc,… ”

Pascal Quignard

Le Salon du Wurtemberg

La fabrique en 1912.

Coll. A.P.-R.

I

 

 

île flottante

 

Ils dînaient dans un restaurant à vingt-cinq sous. Salons au premier. Les tables, recouvertes d’une nappe blanche, contiennent six places et semblent avec leurs verres, leurs carafes, leurs huiliers, des tables bien dressées où l’on mange les grands mets des riches : émincé de chevreuil, pommes paille, hachis d’agneau, œufs miroir, îles flottantes au chocolat.

Charles-Louis Philippe

Bubu-de-Montparnasse

 

Je déjeunais chez eux tous les jeudis, rissoles, blanquette, île-flottante ; Bonne-maman me régalait.

Simone de Beauvoir

Mémoires d’une jeune fille rangée

 

Démoulons au dernier moment […]. Et voilà l’île qui flotte sur la crème jaune. L’île ruisselle de caramel. Taisons-nous. Dans la chaleur d’un repas qui se termine, le blanc croule doucement dans une mer sucrée, vanillée comme les îles et c’est le Temps Retrouvé.

Marie Rouanet

Petit traité romanesque de cuisine

impératrice (à l')

 

[…] mes parents m’ayant dit que quand j’irais pour la première fois au théâtre j’aurais à choisir entre ces deux pièces, […] j’arrivais à me représenter avec tant de force, d’une part une pièce éblouissante et fière, de l’autre une pièce douce et veloutée, que j’étais aussi incapable de décider laquelle aurait ma préférence, que si, pour le dessert, on m’avait donné à opter entre du riz à l’impératrice et de la crème au chocolat.

Marcel Proust

u côté de chez Swann

impérial

 

Lorsqu’elle lança ses premières invitations à prendre, à cinq heures de l’après-midi, un thé servi selon la dernière mode anglaise avec des biscuits impériaux et de la confiture de fleurs, doña Blanca s’opposa à ce que chez elle on bût des médicaments à faire suer les malades au lieu du chocolat avec du fromage fondu et des tranches de pain de manioc.

Gabriel Garcia Marquez

L’Amour aux temps du choléra

issue

 

L’issue de table fut apporté un pot pourri… il estoit plain de pastisseries, tarteries, gelées, fruicts de toutes sortes.

François Rabelais

Gargantua

 

Pour issue de table, choses froides comme fruictages, laictages et doulceurs : rissoles, petits choux tout chauds, petits gâteaux baveux, ratons de fromage, marrons, pommes de capendu, salades de citrons ou de grenades.

Pierre Belon

L’Histoire de la nature des oyseaux

J

 

jalousie

 

Tâchons de combiner le menu de Parrain, en tenant compte que ce dîner, pour lui, est une petite débauche. […] Comme une glace pourrait l’incommoder, nous terminerons par des jalousies fourrées de marmelade d’abricots.

Paul Reboux

Plats nouveaux

japonais

 

Débarrasse vite la table vu que nous avons besoin d’un peu de tranquillité pour causer entre dames. Mais tu laisseras les gâteaux. Servez-vous, chère. Encore un japonais ou une meringue ? Moi ce sera un baba au rhum, c’est mon faible.

Albert Cohen

Belle du Seigneur

jatte

 

— Il s’en faut bien, madame, reprit Sainville, il n’y parut même aucune sorte de viande : tout le repas consistait en une douzaine de jattes d’une superbe porcelaine bleue du Japon, uniquement remplies de légumes, de confitures, de fruits et de pâtisserie.

D.A.F. de Sade

 Aline et Valcour

Jour de l'An

 

Alfred André Géniole, Une confiserie à Paris,

la veille du Jour de l'An.

Le jour de l’an approche, la grande affaire des étrennes occupe tous les esprits, et imprime à cette grande capitale une physionomie particulière, qu’il est plus amusant d’observer que facile de décrire.

Étienne de Jouy

L’hermite de la Chaussée-d’Antin

 

[…] je ne vois jamais arriver ce jour [jour de l’An] sans éprouver quelque chose du plaisir qu’il m’a procuré aux différentes époques de ma vie, dont le cours se trouve, pour ainsi dire, marqué par les étrennes. Les bonbons me rappellent à ma première enfance ; les joujous, à cet âge que l’on nomme si improprement l’âge de raison ; les almanachs, les livres, m’indiquent mon adolescence ; et ma jeunesse date, dans mes souvenirs, du tems où j’ai commencé à donner des étrennes, avec plus de plaisir encore que je n’en avais auparavant à en recevoir.

Étienne de Jouy

L’hermite de la Chaussée-d’Antin

 

Autrefois l’obscurité de la nuit succédait à celle du jour dans presque toutes les boutiques […]. Celles des confiseurs n’invitaient plus alors, par leurs ténèbres, les amateurs de sucreries à y entrer. Ce n’était qu’au premier jour de l’anqu’elles faisaient paraître leurs bonbons, à force de quinquets, aux regards des passans. La rue des Lombards et son Fidèle Berger nous donnent encore une idée de l’apparence qu’offraient alors les autres boutiques de confitures.

Ant. Caillot

Mémoires pour servir à l’histoire des mœurs et usages des Français

 

Au moment du jour de l’an, les maîtresses de 
maison ont presque toujours des sacs de bonbons 
qu’elles ont reçus en présent. Elles sont bien aises 
de disposer ces friandises sur une jolie assiette, 
ou dans une belle coupe qu’elles font circuler 
parmi les visiteurs.

Baronne Staffe

Usages du monde : règles du savoir-vivre dans la société moderne

 

Tous ces cadeaux, en temps d’étrennes, arrivent à remuer plus de tristesses que de joies. Car personne n’est assez riche pour entrer dans l’année nouvelle sans faire beaucoup d’additions […]. L’obligation gâte tout. Et en même temps les bonbons de chocolat chargent l’estomac et nourrissent la misanthropie. Bah ! Donnons vite, et mangeons vite ; ce n’est qu’un moment à passer.

Alain

Propos sur le bonheur, LXXX, Bonne année, 2 janvier 1910.

 

La jeune fille avait cessé de pétrir la pâte et faisait frire des “galettes de nouvel an  dans cette délicieuse huile douce que les Popas extraient de l’amande des noyaux d’abricots. Quelle malchance ! Si nous étions restés plus longtemps auprès de nos hôtes, nous aurions reçu notre part de cette pâtisserie, tandis que, très probablement, nous n’en respirerions, maintenant, que l’odeur.

Alexandra David-Néel

Voyage d’une parisienne à Lhassa

Les bonbons du Jour de l’An,

air : Mon père étoit pot.

 

« Le beau jour que le jour de l’an !

Tout le monde s’agite ;

On rencontre chacun allant

De visite en visite :

Le commis-marchand

À pied va marchant

Visiter sa brunette ;

Chez le directeur

L’auteur et l’acteur

Font la même courbette.

 

Fût-on dans un simple grenier,

À l’usage on se range ;

Le pauvre artisan, le rentier

Offrent la fine orange ;

Ce vieux radoteur,

Éternel conteur

D’histoires, d’anecdotes,

Chez Lise, étoffé,

Surtout bien coiffé,

Répand ses papillotes.

 

Vous, Phryné, dont les vœux mondains

N’ont pour but qu’un grand lucre,

Chassez-moi ces jeunes blondins

Qui n’offrent que du sucré ;

Car lorsqu’on ne voit,

Lorsqu’on ne reçoit

(Ce n’est point une fable)

De ces galantins

Que des diablotins,

On les envoie au diable.

 

Aimons cependant les bonbons,

Les soufflés, les pastilles ;

Ces cadeaux semblent toujours bons

Aux mamans comme aux filles.

Bonbons à l’Amour,

Vrai bonheur du jour,

Se donnent sans obstacles ;

Les belles pourtant,

Les cartes battant,

Préfèrent les oracles.

 

Les devises du dieu d’Amour

Révèlent les mystères ;

Sans gêne l’on se fait la cour

Aux yeux d’Argus sévères.

“ J’aime tendrement

Mon fidèle amant, ”

Dit la jeune innocente ;

Et puis : “ J’ai quinze ans,

Calmez mes tourmens, ”

S’adresse à sa grand’-tante.

 

La mère courtise son fils,

La sœur aime le frère ;

La fille comme un Adonis

Veut épouser son père ;

Chez Berthellemot*

Chacun a son mot

Sans ses folles antiennes ;

Beau, lais, jeune ou vieux,

Tout est amoureux

Au bon tems des étrennes. »

 

M. Ducray-Duminil

dans Journal des gourmands et des belles, ou L’Épicurien Français, T. V, 1807

 

* Note de l’éditeur : « D’après le jugement que notre Grand Expert a porté de cette maison dans le cahier de décembre dernier, on se convaincra sans peine que le nom Berthellemot n’est ici que pour la rime. Nous aurions désiré que l’auteur de la chanson eût amené des mots qui eussent pu rimer avec les noms de MM. Duval, Patureaux, et madame Rousseau, confiseurs, rue des Lombards, où les amateurs du bonbon se portent en foule. »

jujube

 

Elle alla s’asseoir sur le banc de velours, contre la fenêtre, et le gamin s’accroupit sur un tabouret, tandis que sa sœur aînée rôdait autour de la boîte de jujube près de son petit papa.

Gustave Flaubert

Madame Bovary

 

Ils se transportèrent à Falaise pour demander du jujube et, sous les yeux mêmes du pharmacien, soumirent sa pâte à l’épreuve de l’eau. Elle prit l’apparence d’une couenne de lard, ce qui dénotait de la gélatine.

Gustave Flaubert

Bouvard et Pécuchet

 

[…] poussant l’hospitalité plus loin, il nous fit offrir, sur un plateau, des confitures de jujubes, après en avoir goûté lui-même, selon la forme de la politesse des Arabes de vieille roche.

Louis Régis

 Constantine - Voyages et séjours

 

Àquelque distance du théâtre, les marchands de comestibles installent les tréteaux où ils vendent toutes sortes de provisions cuites. […] On apprécie beaucoup certain gros gâteau de riz à l’étouffée, farci de fruits de jujubier.

Milfred Cable et Francesca French

Par la porte de Jade

K

 

kadayif

 

Une succession à base de semoule, de miel, de cannelle, de pétales de roses et de fleurs d’oranger vint clore le repas : des biscuits dits “ de Zénobie ”, des kataïfsbou petits gâteaux au miel, des croustades à la crème d’amandes, de la glace au miel, de la confiture de pétales de roses et de la confiture de melangole [orange amère], des bâqlâvwâs, des biscuits aux amandes et aux pistaches.

Orazio Bagnasco

Le banquet

kaymak

 

Ayant dit ces mots, il fit entrer les étrangers dans sa maison ; ses deux filles et ses deux fils leur présentèrent plusieurs sortes de sorbets qu’ils faisaient eux-mêmes, du caïman piqué d’écorces de cédrat confit, des oranges, des citrons, des limons, des ananas, des pistaches, […].

Voltaire

 Candide, ou L’Optimisme

 

Des étalages en plein vent de yaourth (lait caillé), de kaimak (crème bouillie), des boutiques de confiseries, dont les Turcs sont très friands, des comptoirs de marchands d’eau faisant tinter, par des artifices hydrauliques, leurs petits carillons de grelots, […].

Théophile Gauthier

Constantinople

 

[…] les cuisines avec leur plateau de cuivre garni de brochettes où fument les morceaux de viande grillée, où s’alignent les tomates farcies, où s’entassent les galettes, où s’arrondit la croûte appétissante du Kaïmak ; cette puissance de la couleur, cette variété de types nous donnent des éblouissements.

Comtesse de Gasparin

 À Constantinople

kouign amann

 

— Un sac vide, ça ne tient pas debout ! Comme la soupe de poisson, la blanquette était un véritable régal. À nouveau Mary y alla de son compliment. —  Ah, dit madame Mével, vous voyez… Après il y a du kouign-ammann. Le “ kouign-ammann” était ce gâteau au beurre, une spécialité locale, qui n’était bon […] qu’à Douarnenez.

Jean Failler

Boucaille sur Douarnene

krapfen

 

Dans une coupelle attenante, se dressait une pyramide de Krapfun, que les Français appelaient des “beignets viennois” et dont la pâte, fourrée de marmelade ou de fruits en compote, était cuite à grande friture puis trempée dans un sirop léger, chaud, parfumé à volonté.

Jean-Christophe Duchon-Doris

Le cuisinier de Talleyrand

kugelhopf

 

Il y eut table ouverte jusque dans les granges et sous les hangars. Ce qu’on consomme de vin, de pain, de viande, de tartes et de kougelhopfs, je ne puis le dire […].

Erckmann-Chatrian

Le Fou Yégof

 

Elle ouvrit le four du poêle et elle m’apporta le kouglof suant et gras dans la vapeur.

“ Ouvrez-le par le champ, dit-elle. C’est du froment d’Orbe, mais les prunes viennent des vergers de Motiers. ”

Il était fait aux prunes blanches. Il suintait un sirop doré.

Jean Giono

Vie de Mlle Amandine, dans L’Eau vive

 

Elle s’éclipsa et revint avec le gâteau, une sorte de kouglof auquel ne manquait pas une amande.

Joseph Joffo

Un sac de billes

 

Les dames promirent d’échanger la recette d’un gâteau quatre-quarts contre celle d’un kugelhof.

Robert Sabatier

kulitchLes fillettes chantantes

kulitch

 

Par quoi célébrer la fête du printemps, sinon en faisant un Koulitch ou une Paskha. Et il est d’usage de les faire bénir, sinon il manque quelque chose. On ne va pas du tout à l’église par esprit religieux, mais parce qu’il y fait clair, que c’est beau, qu’il y a du monde, qu’on y chante bien […].

Léon Trotsky

Les questions du mode de vie

L

 

langue de chat

 

Et puis d’abord, tu n’es pas un vrai berger. Tu as tout ce qu’il te faut, du bordeaux et des langues de chat. Prends garde que la colère prenne ton père […].

Jacques Audiberti

Les femmes du bœuf

 

Le lendemain, jour anniversaire de l’Empereur, Max doit rester au lit tandis que nous avons congé. Je vais lui rendre visite. Sa tante lui a laissé une boîte de languettes de chocolat, sur laquelle elle a écrit : “ Pour le sauveteur ”.

Ernst Toller

Une jeunesse en Allemagne

lebkuchen

 

leckerli

 

Je fis un goûter délicieux. Est-il quelque mets au monde comparable au laitage de ce pays ? Pensez ce que doivent être ceux d’une laiterie où Julie préside, et mangés à côté d’elle. La Fanchon me fit servir de la céracée [laitage jurassien], de la gru [lait caillé additionné de crème], des gaufres, des écrelets. Tout disparaissait à l’instant. Julie riait de mon appétit.

Jean-Jacques Rousseau

La Nouvelle Héloïse

Ajouter un commentaire

Commentaires

Il n'y a pas encore de commentaire.

Copyright Annie Perrier-Robert. © Tous droits réservés.